En parallèle de l’assurance au kilomètre, le Pay how you drive ou « assurance auto connectée » séduit de plus en plus d’assurés automobile en France. Même s’il peut être complexe à mettre en place pour un assureur, il a le double avantage de faire correspondre exactement le montant de la cotisation à l’usage du véhicule et d’inciter les conducteurs à la prudence. Pour les assurés, le bénéfice est essentiellement financier.
Pourquoi les assureurs proposent un contrat d’assurance auto connectée ?
L’assurance automobile est basée sur le calcul du risque que le conducteur fait courir à l’assureur. Plus le risque est élevé, plus la cotisation sera élevée.
Traditionnellement, pour calculer ce risque, l’assureur utilise à la fois :
- les caractéristiques de la voiture à assurer (puissance = risque d’accident, ancienneté = risque de panne, valeur = risque de vol / coût des pièces détachées, etc.) et son usage (trajets travail, tous déplacements, stationnement nocturne, kilométrage parcouru…) ;
- le profil et les antécédents des conducteurs déclarés (ancienneté du permis de conduire et de l’assurance, présence de sinistres responsables ou non, âge, profession, etc.).
Ce calcul est donc basé sur des données figées, fournies à la souscription par l’assuré, et non sur des données réelles et actualisées, reflétant la véritable conduite de l’assuré. C’est là qu’intervient le principe de l’assurance connectée, qui doit permettre à l’assureur d’affiner considérablement son analyse de la conduite d’un assuré, et donc le calcul du tarif de son assurance auto.
Si, par sa conduite, l’assuré représente peu de risques pour l’assureur, alors ce dernier peut lui faire bénéficier de tarifs beaucoup plus avantageux. À noter qu’à l’inverse, les assureurs ne majorent pas le montant de la cotisation si la conduite n’est pas « responsable ». L’assuré conserve alors le tarif prévu aux conditions particulières du contrat.
Les avantages et inconvénients de l’assurance auto connectée
Quatre avantages principaux :
- Un tarif plus intéressant et rapidement évolutif pour les bons conducteurs ou pour les « petits rouleurs » (si le contrat le prévoit).
- La possibilité de contrôler – et d’améliorer – en temps réel son « score » de conducteur grâce à l’application mobile fournie avec le contrat d’assurance.
- Une opportunité pour les jeunes conducteurs adoptant une conduite responsable de faire baisser leurs cotisations. En effet, en raison de leur manque d’antécédents et de la sinistralité importante chez cette catégorie d’assurés, les jeunes conducteurs ont tendance à payer très cher leur assurance auto (notamment via la surprime tarifaire).
- Un risque moins important d’être résilié par l’assureur en cas de sinistre, si ce dernier a la preuve que vous conduisez habituellement bien.
Côté inconvénients :
- Le risque de double peine : si l’on adopte une conduite « sportive », le tarif ne baissera pas et, en outre, l’assuré risque de se voir résilier par l’assureur plus rapidement, même en cas de sinistre non responsable. Il est important de rappeler que l’assureur a également le droit de résilier un assuré à chaque échéance sans motif particulier.
- Cet enregistrement de données sensibles et nominatives sur les conducteurs est acceptée par la CNIL sous certaines conditions (voir la délibération 2010-096 du 8 avril 2010 de la CNIL à ce propos). Mais leur conservation représente toujours le risque que ces données soient utilisées à des fins non prévues lors de la signature du contrat.
Les garanties et la couverture sont-elles les mêmes ?
Oui, les garanties et la couverture des risques sont les mêmes que dans un contrat d’assurance auto traditionnel.
En plus de la responsabilité civile obligatoire, les assurés peuvent souscrire à des formules intermédiaires et tous risques. Les garanties complémentaires comme l’assistance, la protection juridique et la protection du conducteur sont également incluses ou proposées en option.
En pratique : l’installation du boîtier d’analyse de la conduite
Pour évaluer la conduite de l’assuré, l’assureur automobile va lui demander d’installer dans sa voiture un boîtier analysant notamment :
- les données d’utilisation du véhicule : distance parcourue, heures de conduite ;
- les données sur le comportement au volant : vitesse excessive, virages à vitesse élevée, freinages brusques, accélérations « forcées »…
Ce boîtier peut inclure ou non une technologie GPS. Par exemple, le boîtier utilisé par YouDrive – Direct Assurance inclut une puce GPS permettant à l’assureur de juger la vitesse du véhicule en fonction de son environnement. Sur son site, Direct Assurance s’engage en contrepartie à ne pas « constater la moindre infraction de ses clients au Code de la route« .
Ce boîtier doit être installé sur la prise OBD (On Board Diagnostic) de la voiture. Le site Outils OBD Facile permet de savoir simplement où se trouve la prise OBD de son véhicule selon sa marque et son modèle. Normalement, les assureurs proposent aussi un bon pour une installation gratuite dans un réseau de garagistes.
A l’origine, un boîtier OBD servait principalement à contrôler les émissions polluantes des véhicules. Son usage fut développé pour surveiller en permanence le bon fonctionnement du moteur. En plus de l’analyse des données présentées ci-dessus, il peut donc également servir à géolocaliser un véhicule (pour assistance ou vol), diagnostiquer une panne, etc. : autant d’avantages qu’un assureur tel qu’Allianz a choisi de mettre en exergue dans les services associés au contrat.
Une application mobile associée au contrat
Cette application mobile fait partie intégrante du principe de l’assurance auto connectée, car elle permet au conducteur de contrôler et d’améliorer sa conduite en ayant accès en temps réel aux données collectées par le boîtier OBD.
Chez les assureurs proposant ce type de contrat, l’application est disponible sur les plateformes iPhone et Androïd. Pour utiliser de façon optimale l’application, il est nécessaire d’activer sur son téléphone le bluetooth (pour la connexion au boîtier OBD), la géolocalisation et l’Internet mobile (3G, 4G ou 5G).
Quels assureurs proposent un contrat d’assurance auto connectée ?
Après quelques années, il s’avère que le nombre d’assureurs proposant des contrats d’assurance auto connectée n’a pas connu l’essor escompté. Complexité (relative) de l’offre, méfiance des assurés, coût du matériel et de son entretien… : nombreuses sont les raisons pouvant expliquer ce semi-échec.
Les offres restantes ciblent généralement les petits rouleurs et jeunes conducteurs pour un gain tarifaire estimé de 15 à 20 %.
Parmi les sociétés d’assurance disposant de ce type de produit, on trouve Direct Assurance et sa formule YouDrive, mais aussi le courtier AcommeAssure et son produit Novys, ou encore le courtier Wilov.